Eté 1898, E. Bougrier entreprend un voyage à bicyclette en Sud-Bretagne et photographie avec les moyens de l’époque, c’est sûrement un amateur, il n’a laissé comme seule trace sur internet que son album photos.
Il passe à Douarnenez, certainement un dimanche, peut-être désire-t-il pique-niquer lui aussi aux Plomarc’h: il n’y est pas seul et, poliment, demande à quelques femmes et jeunes filles s’il peut immortaliser le moment: comme à Tréboul, elles sont là entre famille ou amies, elles oublient l’usine pour un jour, elles ont porté avec elles leur gamelle pour pique-niquer, hé oui, on profitait aussi de la vie à l’époque.
Mais…où étaient les hommes, leurs hommes?
Nous sommes dimanche, ne soyons pas méchant pour commencer…ils sont à l’abri du Marin, [en fait, il n’est pas encore construit à l’époque] à boire leur tisane pour tenter de diluer ce qu’ils ont bu dans la semaine…ou à lire le journal…ou à broder.
Encore une petite tisane?
A l’époque, pas de Stella, pas de patronage, pas de cinéma…
En fait, beaucoup, par fidélité, retournent à leur taverne coutumière, pour [seul] exemple la taverne du Bon Coin, rue Obscure,
et reviennent un peu “meue” – “ivre” – et amoureux en fin de journée.
En 1898, Douarnenez pêche, la sardine est là, en 1902, elle ne viendra pas et les années suivantes non plus, une vraie misère s’installera, sur nos photos les femmes ne brodent pas encore le point d’Irlande [elles en broderont – pour vivre – des kilomètres pour de multiples usages dont “garnir des cercueils”], non ce dimanche, elles sont heureuses, le poisson est en mer, il va dans le bateau et finit à l’usine…comme diraient aujourd’hui, leurs arrière-arrière petits enfants: Tout baigne!
Source pour photos Bougrier: ebay
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