…Oui, un héritage sur lequel aucun droit de succession ne sera jamais perçu, un héritage qui finit par sommeiller dans un grenier ou au haut d’une étagère, ayant été un beau jour “dans le chemin” lors d’un grand nettoyage de printemps.
Nous sommes en Bretagne, il peut s’agir alors d’un costume d’une de ses aïeules, pieusement entouré de papier de soie et plié dans un carton à habit de “Belle sardinière”, par exemple, d’une collection de coiffes, de deux ou trois vareuses bleues ou rouge passé, d’une ménagère en argent ou doré argent, là depuis une communion ou un mariage, d’un lit-clos, d’une malle étiquetée d’Algérie ou d’Indochine, d’une humble armoire en bois fruitier, de belles faïences de Quimper, d’un tableau de Gaston Pottier, Marcel Doaré, Laurent Houël, Michel Gadonna, les frères Bouleau, René Quéré, je vous laisse continuer puis – nous vivons dans un port – , des langoustes formolisées fixées sur leur bois verni, un jeu de filets, des aiguilles, des boites ouvragées et leurs markezen, un lot d’outils à jamais uniques, une collection collector de boites de sardines, des broderies au crochet empilées comme des crêpes…arrêtons! …ou plutôt…continuez!
Dans notre famille, c’est cette boite et son contenu qui n’a pas bougé depuis le décès du grand père en 1927 – bientôt un siècle! – Sur le port, on l’appelait “Breur” – relire article sur les surnoms – il était douarneniste depuis plusieurs générations, branche paternelle venant de Confort et du Cap, celle maternelle de Plogastel et de Ploaré.
Jean Cocteau avait eu cette magnifique réponse quand on lui avait demandé ce que, en cas d’incendie, il prendrait sous ses bras en premier: “Le feu!”…nous, avec le feu, sous l’autre bras, qu’emporterions-nous de notre petite part d’héritage?
Alors, c’est le moment de nous révéler votre héritage secret…je vous l’ai dit, il ne sera pas taxé….
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